Cartes sur tables

     Le sujet du jour est l’échelle des cartes à embarquer. 

    Le vélivole utilise la classique Michelin au 1/200 000 ème où 1 cm représente 2 Km. C’est peu détaillé et pour préciser les coins vachables certains utilisent l’IGN 1/ 25 000 ème ( 1 cm pour 250 m ) où sont distingués parcelles de cultures ou prés, bois et maisons. 

    Le pilote d’avion dispose de l’officielle 1/ 500 000 ème sur laquelle on trace 1 cm par minute à 300 Km/h, soit 5 Km au sol. C’est très pratique, sauf que les avions légers actuels n’atteignent même plus cette vitesse qui était celle des quadriplaces Caudron Simoun ou Messerschmitt 108 Taifun avant-guerre ! 

    Un ancien qui écoute intervient en félicitant le moniteur pour son chauvinisme européen justifié et remarque qu’un Bonanza ou un Mooney d’après-guerre feraient l’affaire mais qu’ils sont, comme leurs illustres devanciers, trop chers pour les clubs. 

    Lulu, pratique, dit que la plupart du temps on ne voit bien le sol que jusqu’à 60 degrés de la verticale ; la brume, les arbres et la déformation due à la perspective ne facilitent pas au-delà la comparaison avec la carte. 

    Le matheux dit qu’à 2 000 m. de hauteur 60° couvrent 4 Km au sol. 

    Le renard dit avoir observé que quand on examine un bled sur une carte aéro les yeux n’explorent guère plus loin que 3 centimètres autour, ce qui représente 6 Km au sol… à rapprocher des 5 Km/mn à 300 à l’heure et des 4 Km de bonne vision des détails. 

    Bien vu jeune homme ! s’exclame l’ancien qui confirme que ce n’est donc pas par hasard si cette échelle a été retenue… mais il déplore que nos mal foutus petits avions n’aient pas de table à cartes escamotable permettant d’utiliser règle et rapporteur confortablement. 

    Le renard fait remarquer que les instruments modernes en dispensent ! 

    L’ancien rétorque que les instruments modernes empêchent de réfléchir ! … et il invite le moniteur à l’accompagner vers la pompe à bière en laissant les jeunes interloqués faire fonctionner leur cervelle.