Virginius Evans Clarck

Un gentil garçon un peu rondelet, ingénieur-pilote au Signal Corps à la fin de la grande guerre.
      Les biplans de l’époque avaient des profils minces qui décrochaient méchamment et heureusement que le croisillonnage de haubans rendait la voilure rigide parce que sa minceur ne fournissait pas une résistance en torsion suffisante.
      Virginius rêve d’un profil plus épais, portant suffisamment, avec un centre de poussée pas trop baladeur, décrochant doux, pas nécessairement très fin puisqu’il permettra de supprimer mâts et ficelles … et une aile, au dessous plat pour faciliter la construction, acceptant correctement ailerons et volets de courbure ... et ne dégradant pas trop ses performances avec des gnons...
     Ouf ! (le mouton à cinq pattes, ou le poulet à trois cuisses si vous préférez la volaille). Il travaille, essaie, et en 1922 révolutionne l’aviation avec ses profils dont le plus célèbre est ? Vous avez deviné : Le CLARK Y ! (qui deviendra providence des modélistes car conservant passablement ses caractéristiques à nos petites vitesses).

   Acteur mineur de l’histoire de l’aviation ?
Que nenni ! Le Lookheed Véga, le Hurricane, le Spirit of St Louis, les Yak …utiliseront ce profil ! 
    Virginius sera conseiller de Howard Hugues pour la construction en bois moulé de l’hydro géant Hercules… et fera bien d’autres choses que je vous laisse découvrir sur internet.
   Le technicien-historien-philosophe (ça fait pas un peu beaucoup ?) peut se demander pourquoi ce profil modeste reçu un tel accueil ?
    Parce que s’il n’était brillant nulle part, il n’avait pas de point médiocre et pas de vice rédhibitoire.

    Le brave Virginius était à l’image de ses puissants travaux : pas une vedette mais un solide ingénieur connu des autres grands de l’aviation et il mérite bien l’hommage de la petite.