Axe principal d'inertie

En voyant le titre au tableau le renard fait finement remarquer qu’il doit s’agir d’un cours sur l’administration. 

Le matheux soupçonne plutôt qu’on va parler de l’axe de roulis, ce qui se confirme car le moniteur dessine 3 silhouettes de machines très différentes : 
Un avion de voltige à aile médiane,
Un hydro à moteur en pylône (on dirait …),
Un hydro à flotteurs .

Il se lance : 

Sur cet avion de voltige le moteur, l’aile et le stab sont alignés, la masse de la roulette de queue est presque celle de la dérive, celle du train est équilibrée à peu près par le pilote assis sur le longeron: cet avion a son axe principal d’inertie pratiquement confondu avec l’axe moteur et les cordes de voilures. 

L’ahuri, qui ne l’est pas toujours, pose la bonne question : 
Comment peut-on le tracer précisément? 

Hum !…La physique démontre qu’il passe par le CG… que nous savons placer exactement;  il faut embrocher l’avion en balance par un axe longitudinal passant par le CG… Pas facile sans l’abîmer mais on peut essayer de le poser en balance le flanc sur un axe (le chant d’une planche). 

L’ahuri, qui l’est de moins en moins, questionne encore : 
Mais pourquoi l’appelle-t-on principal ? 

Parce que c’est celui autour duquel les moments d’inertie sont les plus forts à cause de la masse des ailes;  viennent ensuite l’axe de lacet et celui de tangage. 

Le moniteur poursuit: 
Vous devinez que sur cet hydro à moteur sur pylône, l’axe principal d’inertie sera cabré à cause de la masse du moteur haute à l’avant et que sur cet hydro à flotteurs il sera piqueur à cause de la masse des flotteurs en avant dessous. 
La petite troupe acquiesce mais vérifie sur quelques maquettes en plastique quéries dans la vitrine qui fait la fierté du club. Après quelques expériences et l’intervention d’un tube de colle tout rentre dans l’ordre et dans la vitrine. 

L’ahuri demande discrètement à son voisin où le moniteur veut en venir. 
Le moniteur a l’oreille fine et rétorque qu’il ne fait que répondre à une question que tout le monde posait hier en regardant à la télé un avion cargo monstrueux avec un empennage en T et du dièdre vers le bas… donc assurément avec un axe principal d’inertie piqueur. 

Un bel exemple.

Le calme revient et le moniteur termine : 
Pour l’amortissement des turbulences et le confort de pilotage la théorie et les expériences ont montré qu’il fallait associer du dièdre vers le haut à un axe principal d’inertie cabreur, pas de dièdre à un axe neutre et du dièdre vers le bas à un axe piqueur…
C’est pas par hasard si ce cargo monstrueux est comme ça!… 

Et le moniteur s’esquive avant d’autres questions.