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Après plusieurs décennies de modélisme un attrait tout particulier pour les « ailes silencieuses » est reconnu dans la famille. Il y a plusieurs saisons nous avons accroché sur une compétition malheureusement non reconnue par la FFAM qui était la « voltige planeur ». Par manque de participant, de réglementation et de l’appui fédéral, la discipline a définitivement sombré.
Depuis 3 ans nous sommes dans le circuit F3Q, et cela nous convient parfaitement, l’ambiance, les personnages hauts en couleurs et les épreuves qui permettent vraiment de progresser sur le pilotage et la mise au point.
Cette petite introduction pour préciser, que la démarche GPR que nous avons entrepris depuis quelques années est une suite logique. Impossible de parler planeur sans parler remorqueur, il est indispensable de se doter de cet outil de travail pour assouvir pleinement ce plaisir de voler.
Cela fait maintenant 5 ans que nous faisons le déplacement dans le Gers à Eauze, pour la féria des grands planeurs qui se déroule en général autour du 15 août. Nos premières participations nous ont permis de retrouver des compétiteurs de « voltige planeur » et aussi de se rendre compte de la démesure des GPR. En effet, à l’époque pour nous un planeur de 4 m était déjà d’un gabarit certain, et c’est avec ce type de machine que nous avons fait les premiers déplacements. Depuis le hangar s’est meublé de machines plus conséquentes : B4 en 4.60 de 12 kg racheté à un ami d’Eauze et pour Romain SWIFT en 4.20 m de 11kg monté par mes soins
François qui fait le déplacement avec nous depuis 3 ans était lui aussi prêt a faire le pas vers la discipline, la réflexion s’est donc déroulée à deux. Le but : une semi maquette au tiers avec de la polyvalence, entendez, un peu de gratte et capable de prendre un peu de vitesse pour de la voltige coulée.
Lui et moi étant constructeurs dans l’âme, nous souhaitions avoir un peu de boulot à réaliser, toutefois la réalisation de A à Z fut exclue. Le budget étant d’une importance toute particulière dans ce type de projet, le gros carton qui arrive par le transporteur avec 3 chapes à coller fut aussi abandonné.
Le cahier des charges :
· Une machine sans train rentrant
· 3 axes + AF
· Echelle 1/3
Eauze 2010, coup de cœur pour le TWIN 3 de Fabien, 5.20 m 12 kg, particularité pylône rétractable maison, pour des décollages autonomes.
Le cahier des charges étant rempli, il restait a trouvé les composants qui permettraient de réaliser nos machines, ainsi que les choix de profil, calage et dièdre.
Alors les copains sont là : Marc, grand modéliste de Toulouse avait réalisé le Master du fuselage, Bernard et Fabien (père et fils) réalisent moule et fuseaux, Christophe artisan réalisera les ailes … Discussion sur site à Eauze pour assurer la réalisation des fuseaux l’hiver suivant. Contact téléphonique avec Christophe Mérigout pour la réalisation des ailes … top c’est parti.
Le pylône, oui pourquoi pas, on prévoit la réalisation des renforts dans le fuselage pour cette fonction qui pourrait éventuellement exister.
Décembre 2010, les fuseaux sont réalisés et déposés chez Christophe à Muret, là on valide avec François le profil SB 98, le calage 1.5°, le dièdre 1.5° par demi-aile.
Je précise à Christophe que je souhaite du rigide et du léger et dans la foulée Romain lui commande une paire d’ailes pour son SWIFT (il y aura du boulot pour moi pour plusieurs mois).
Avril 2011, tout est prêt. Rendez-vous à Montluçon avec Christophe pour récupérer les colis, on prend la route avec François. Le rendez vous est pris chez Bernard un modéliste local qui a du boulot à confier à Christophe par manque de temps.
Après le casse-croûte, une mise en croix d’une des deux machines est effectuée pour le plaisir, la joie est présente et dans la foulée après s’être acquitté des soldes de fabrication, nous reprenons la route pour Nevers.
Comme prévu, le travail commence par la réalisation des ailes du SWIFT à Romain. Christophe a livré les ailes brutes de sortie de coffrage donc : réalisation des ailerons par charnières demi rond, dessiner et tailler les guignols doublés prenant en sandwich une chape à boulle de 6 mm. Après mise en croix et collage des fourreaux internes de clefs d’aile, ponçage, marouflage à la fibre de 45 gr + résine époxy. On attendra le mois de juin pour passer tout cela en peinture automobile.
Octobre 2011, le fuselage est posé sur l’établi et le travail commence par la découpe du volet de profondeur et la pose des paliers fibre supportant l’axe de rotation de la commande. Dans la foulée préparation de l’étambot et travail sur l’articulation de la dérive. Le couple d’étambot incorpore la platine du servo de profondeur qui se situe en haut de la dérive, commande directe sans jeux.
Novembre, sortie des ailes et découpe des articulations des ailerons même procédés que sur le SWIFT et le FOKA entre autres. Cette articulation est facile à réaliser avec un peu de soin et a l’avantage de n’apporter aucun jeu tout en améliorant l’écoulement de l’air. Le travail des ailes se termine par la réalisation des saumons démontable de forme différente pour nos deux machines (choix de finition maquette oblige).
Décembre, break sur le TWIN, Romain me charge de monter son VARIARES (beau cadeau !!!) le compte rendu de cette construction est déjà résumé dans un autre article.
La discussion pour la réalisation du pylône avec François fut de courte durée, et l’approvisionnement des matériaux et équipements nécessaire fut rapidement effectués. L’édition des plans à l’échelle permit la découpe des différentes pièces et le travail de perçage de précision fut réalisé chez François.
Mars 2012, le pylône est en forme et maintenant il faut tracer le fuselage pour découper les trappes. Le travail en équipe permet de partager les expériences et aussi de gagner du temps, la réalisation des couples du fuselage a été bien avancé par François et je n’ais eu qu’a reprendre ces matrices et ajuster pour la mise en place du pylône. Le choix d’une trappe pour lui et de deux pour moi fut une surprise, les tests en vol nous apporterons peut-être des différences.
Mai, on passe au travail sur les cadres de verrière et verrières, un grand soin est nécessaire pour réaliser cette étape. Les cadres sont moulés directement sur le fuselage en mèches de carbone et résine époxy, après ponçage et mise en forme de ceux ci découpe des verrières et réalisation des charnières et fermeture. Encore une fois des choix différents entre François et moi.
La décision de retourner à Eauze cette année fut prise et il parait impossible de faire le voyage sans ces machines donc il nous faut avancer. L’entoilage fut réalisé en vinyle, on aurait put trouver une machine plus petite pour essayer ce matériau, mais bon… les fuselages apprêtés avant peinture polyuréthane.
Les premiers vols furent effectués fin juillet, après rectifications du V, les machines sont devenues telles que nous l’espérions au début de ce projet, les tests de pylône n’ont a ce jour pas été réalisés.
Retour d'Eauze, après 4 jours de vols avec ces nouvelles machines, nous sommes très satisfaits de l'ensemble. Le cahier des charges est validé, appareils très agréable en gratte, et capable d'une voltige coulée avec du jus. Les pylônes ont été testés le lundi matin, et là le confort de cet équipement apporte un bonus très sympa. La remontée à 300 m se fait en quelques minutes et le vol continu.